PIOTR ANDERSZEWSKI

Robert Schumann 1810-1856
Robert Schumann 1810-1856
Humoreske Op. 20 / Humoresque
1 Einfach. Sehr rasch und leicht. Noch rascher. Erstes Tempo. Wie im Anfang
2 Hastig. Nach und nach schneller. Nach und nach immer lebhafter und stärker. Wie vorher. Adagio.
3 Einfach und zart. Intermezzo. Adagio
4 Innig
5 Sehr lebhaft. Immer lebhafter. Stretta. Mit einigem Pomp
6 Zum Beschluß. Allegro

Studien für den Pedalflügel Op.56 / études pour piano-pédalier / Studies for the pedal piano (arrangement: Piotr Anderszewski)
7 I. Nicht zu schnell
8 II. Mit innigem Ausdruck
9 III. Andantino. Etwas schneller. Tempo I
10 IV. Innig. Etwas bewegter
11 V. Nicht zu schnell
12 VI. Adagio

Gesänge der Frühe Op. 133/ Chants de l'aube / Morning songs
13 I. Im ruhigen Tempo
14 II. Belebt, nicht zu rasch
15 III. Lebhaft
16 IV. Bewegt
17 V. Im Anfange ruhiges, im Verlauf bewegteres Tempo

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BBC Music Magazine (Jan 2011)
[T]here will be many music-lovers to whom most of the music on this very special CD will be unfamiliar. Almost unknown, even to pianists, are the Six Studies for Pedal Piano. [...] Seldom heard [...], the Studies have languished beyond the reach of mere two-handed pianists. Until now.

It is to be hoped that virtuoso Piotr Anderszewski's ravishing and exceptionally clever new arrangement will finally deliver these enchanting, graceful, deeply touching pieces into the pianistic mainstream. Here, and throughout this treasurable release, he combines a superlative pianistic tonal palette with an immensely sophisticated rhythmic vocabulary, a rare capacity to illuminate Schumann's polyphonic textures, and a gift for thematic conversation fit to make most performers, not excepting conductors, look to their laurels. Schumann's unique combination of intimacy and drama, like his quicksilver juxtapositions of vividly contrasting characters, has proved eternally elusive to all but a relative few. Of that few, none excels Anderszewski. His account of the beguiling Humoreske is Schumann playing of the highest class, as indeed is the rest of this recital. Bewitchingly compelling.

Five stars - Instrumental Choice, January 2011 magazine
BBC Radio 3's CD Review (Jan 2011)
Anderszewski manages to combine masterful control with mercurial dexterity and somehow an essential humility before Schumann's sincerity. Compelling pianism.

Disc of the week, 15 January 2011
Classica (Feb 2011)
Peu de pianistes saisissent l'opportunité de mûrir leur Schumann. Ils se montrent tout d'abord virtuoses, échevelés, certains de leur supériorité technique. Les grandes pages de Robert Schumann prennent parfois les allures de défis sportifs... C'est la raison pour laquelle ce voyage de Piotr Anderszewski, de l'Humoresque aux Chants de l'Aube a quelque chose de magigue [...]. Depuis Vladimir Horowitz, Claudio Arrau et Sviatoslav Richter pour ne citer que ces trois grands schumanniens, aucun pianiste n'avait clarifié avec une telle évidénce l'architecture complexe de l'Humoresque. [...] Sous les doigts de Piotr Anderszewki, la partition s'ouvre comme un salut d'une pudeur et d'une sobriété infinie. En quelques mesures, l'interprète capte l'attention pour mieux assurer une chevauchée d'une superbe assurance. [...]

Les Chants de l'Aube mettent en scène les non-dits de la maladie et de la solitude du compositeur. Écrite en 1853, c'est la dernière oeuvre que Schumann aura la force d'achever. Eric Le Sage, Laurent Cabasso, Maurizio Pollini n'y ont pas atteint le degré de profondeur que nous fait entendre Piotr Anderszewski. Sous ses doigts, il n'y a plus que le silence et la douleur qui s'expriment. [...] Anderszewski conçoit ces cinq morceaux comme une oeuvre à la fois testamentaire et expérimentale, 'l'expression d'une émotion à l'approche de l'aube', selon les propres mots du compositeur. Plus encore que devant les 'lieder sans paroles' qu'on y voit souvent, nous voici devant une pièce symphonique, du moins un chef-d'oeuvre qui rejoint les ultimes opus de Johannes Brahms. Pour Robert Schumann, c'est déjà le renoncement à la vie terrestre. Pour l'auditeur, c'est la résolution de l'instabilité expressive et la découverte d'une interprétation qui se hisse au sommet de la discographie moderne.

Choc de Classica, February 2011 magazine
Diapason (Feb 2011)
Si les organistes se sont approprié ces petites merveilles que sont les Etudes en forme de canon, elles ont été écrites à l'origine pour un instrument bâtard, le piano-pédalier. Il en existe plusieurs transcriptions, dues à Debussy [...], Bizet [...] et autres [...] ... Anderszewski relève à son tour le défi: travail magnifique (pour piano seul), plus fidèle que celui de Debussy. Remarquable dans le déploiement serein des arabesques de la première pièce, il dispense un lyrisme délicat et tendrement ému dans la suivante. C'est en poète qu'il aborde l'innocent jeu de l'Andantino, sa quiétude, ses douces confidences; les staccatos de la cinquième pièce ont une présence presque inquiétante. Une révélation doublée d'une bonne action: grâce à cette admirable transcription, ce sommet de la production de Schumann va enfin sortir de l'ombre

Les Chants de l'aube forment, sous les doigts d'Anderszewski, une très belle arche: ils débutent très lentement et, ppp, donnent l'impression d'une mer étale, pour finir, au terme d'étonnantes divagations, comme ils avaient commencé: dans le silence. L'héroïsme un peu las de la troisième pièce est tenu d'un bout à l'autre, sans exagérations dynamiques; la suivante, passionnéé, trouve ici un interprète éloquent par l'ampleur et la fluidité de son jeu.

Cet album s'apprécie comme un grand rêve éveillé, émanation du monde intérieur du pianiste. Ceux qui accepteront le voyage y trouveront de rares beautés.

Five Stars
Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (Jan 2011)
Und endlich ist auch das definitiv schönste Schumann-Album zum Schumann-Jahr da, nur definitiv drei Wochen zu spät. Hätten wir uns denken können. Noch nie hat sich Piotr Anderszewski für Wettbewerbe, Abgabetermine oder dergleichen interessiert. Er träumt. Träumt sich die Basslinie bärenstark im zweiten Satz der Humoreske op. 20, flegelt sich ins Rubato hinein, als wär' das Ende jeder Phrase aus geblümtem Plüsch, und fast glauben wir, dass wir wirklich die "innere Stimme" hören, die Robert Schumann zum Mitdenken (nich Mitspielen) in der Mittellinie notiert hat; und Jean Paul tritt zur Tür herein und fragt: "Aber wie hörtest du? Voraus oder zurück oder nur so vor dich hin? Das Volk hört wie das Vieh nur Gegenwart, nicht die beiden Polar-Zeiten, nur musikalische Silben, keine Syntax. Ein guter Hörer aber prägt sich den Vordersatz eines musikalischen Perioden ein, um den Nachsatz schön zu fassen" (Virgin/EMI). Manchmal bleibt Anderszewski in seinem Schumann-Traum einfach stehen, aber das Musikstück geht weiter (Nr. 3). Manchmal sind es böse Träume (Nr. 5), dann ächzt der Flügel und sondert eine flache, kranke Hammerklavierfarbe ab. Ausserdem spielt Anderszewski auch noch die Gesänge der Frühe, und er hat die spröden Studien für Pedalflügel bearbeitet, dass sie klingen wie Lieder ohne Worte.
Gramophone (Dec 2010)
Every record by this vivid and compulsive pianist is cause for celebration, for argument and point-counter-point. Never one to follow a conventional path, Anderszewski makes Schumann entirely his own while at the same time highlighting his essentially schizophrenic nature. Everything is seen through a novel perspective or prism with a rare ability to read between the lines. In the Humoreske Anderszewski opens with a sophisticated alternative to Schumann's semplice marking, an elaborate easing into a basic pulse or tempo, and the contrast between Florestan and Eusebius - the composer's two most dearly cherished fictions - could hardly be more bold or arresting. Voicing is intricate and audacious, with mood-swings captured as if in the first fever of creation. [...]

Unlike the Humoreske, Opp 56 and 133 may not be vintage Schumann but again the playing is so persuasive that you are made to hang on every note. Op 56 comes in the pianist's own arrangement and includes music (No 5) weird and wonderful even by Schumann's standards; almost as if an army of trolls had invaded the studio. [...] There are long pauses between each work where the listener is allowed to take his breath and recover from the impact of such pungent characterisation, and Virgin's sound captures all of Anderszewski's drama and crystalline brilliance.

Editor's Choice, January 2011 magazine
Le Soir (Jan 2011)
Piotr Anderszewski ne joue rien comme les autres. Ce Schumann-ci est réfléchi, pensé et fouillé et pourtant imprévisible. A l'instar, dans une tonalité plus sombre de ces Chants de l'aube qui nous en disent désormais plus sur les enfermements passagers du compositeur dans son monde extérieur que de la nature qu'il semblerait évoquer. La référence à Bach, une admiration de toujours pour Schumann, imprègne les très rares Etudes op. 56 où l'esprit voyageur du compositeur se soumet à l'austérité de la forme du canon pour nous emmener vers un ailleurs inconnu. Insaisissable !
Le Temps (Nov 2010)
Anderszewski, justement, s'y est pris à plusieurs reprises pour enregistrer ce nouvel album Schumann, consacré à quelques-unes des Oeuvres les plus fascinantes de son catalogue. De périodes de grand doute en allers-retours au studio, le soliste a pris le temps nécessaire de la maturation. Celle qui lui permet d'apposer une marque définitive sur la plupart des répertoires qu'il a abordés: incomparable verve des Variations Diabelli de Beethoven, design contrapuntique des Partitas de Bach, variété des transparences chez Szymanowski (parus chez Virgin).

Dans l'Humoreske de Schumann, il joue avec une implacable conviction rythmique les passages brillants que l'on entend si souvent échevelés, tout en rendant leur douce fluidité aux interludes en bordure de nuit, sans jamais les désincarner. Piotr Anderszewski n'oppose pas ombre et lumière. Il ouvre l'espace entre elles, investit de tout son corps cette zone éphémère, cette foire aux incertitudes qui est le lieu de la poésie.

Attention. Rien de mièvre ou d'abscons dans cette poésie-là. La force de cet album, c'est de rendre à Schumann sa carrure, son côté très allemand, sans rien sacrifier au conventionnel. Il y a une solennité chorale quasi religieuse dans les Six Etudes en forme de canon opus 56 , étranges miniatures qui traduisent une admiration sans bornes pour Bach. Il y a, aussi, une véritable grandeur dans ces Chants de l'aube opus 133 , ultimes pages laissées par Schumann avant sa tentative de suicide. Ce que l'on entend sous les doigts d'Anderszewski n'est en rien le manifeste d'un fou. Derrière les nimbes de pédale, l'incise du toucher raconte le désespoir d'un visionnaire inassouvi.
Qobuz.com (Dec 2010)
Piotr Anderszewski, l'iconoclaste du piano d'aujourd'hui, continuera de susciter les plus vives critiques dans ce nouvel enregistrement dédié à Schumann. Une vision exacerbée du compositeur, sans nul doute à la limite du déséquilibre. L'Humoreske se rapproche ici des dernières Sonates de Beethoven, alors que les Gesänge der Frühe cherchent dans le silence et par ton dépouillé une certaine éternité.
Télérama (Feb 2011)
Le programme de Piotr Anderszewski est à son image: exigeant, singulier et énigmatique. De l'Humoreske fantasque de jeunesse aux ultimes Chants de l'aube, dernier sursaut de lucidité créatrice avant la plongée dans la nuit de la folie et de l'internement, cet itinéraire traverse l'oeuvre de Schumann selon une diagonale escarpée, à fleur de précipice, dans une lumière embrumée.

Joyau central de cette sombre anthologie, les Six Etudes en forme de canon pour piano-pédalier (un instrument mi-piano, mi-orgue) avaient déjà retenu l'attention de Debussy, qui les avaient transcrites avec piété pour deux pianos. Piotr Anderszewski en a réalisé sa propre adaptation pour piano seul, qui sonne idéalement, dans une atmosphère nocturne, entre chien et loup. Inspiré des fugues du Clavier bien tempéré de Bach - le « pain quotidien » de Schumann pianiste -, le contrepoint lacunaire des Etudes nos 4 et 6, les plus hardies et les plus envoûtantes, s'épuise en lignes de fuite évasives, qui semblent rejoindre l'horizon chimérique des Sarabandes d'Erik Satie.